LE DOMAINE
1507 : inventaire du domaine royal de Volnay
Un document conservé aux Archives départementales de Dijon relate qu’un officier royal, secrétaire des comptes, avait été envoyé à Volnay pour faire l’inventaire des anciennes propriétés des Ducs de Bourgogne, désormais détenues par la couronne de France. Une épidémie de peste décourage l’officier d’entrer dans Volnay. Pour remplir sa mission, il demande à trente-huit Volnaysiens de faire un relevé honnête et précis du domaine de Volnay. C’est ce rapport, un volume massif d’une douzaine de centimètres d’épaisseur, qui est conservé à Dijon. On y reconnait les appellations bien connues de Volnay encore aujourd’hui (Champans, Caillerets, Taillepieds…). Le rapport précise que « le Roi a tierce partie indivis ès vignes assises Sous Roiches ces vignes sont de 52 ouvrées et demie, que le total des vignes appartenant au Roi est de 275 ouvrées sises pour le principal en Caillerets, en Fremiet, en Champans, l’Ormeau et Taillepieds ».
Les vignes désignées par le terme « assises Sous Roiches » sont en réalité Le Clos des Ducs, que les villageois ne pouvaient appeler ainsi sans risquer de provoquer la colère de leur nouveau souverain. Mais le Clos des Ducs a finalement conservé son nom et encore aujourd’hui, sa superficie est d’environ 52 ouvrées et demie (2.15 hectares).
Le Domaine Marquis d’Angerville d’aujourd’hui est, à peu de chose près, celui qui est décrit dans l’état de l’officier royal en 1507.
En 1804, le Baron du Mesnil, ancêtre direct du propriétaire actuel, acquiert le domaine du Clos des Ducs
Le Domaine Marquis d’Angerville d’aujourd’hui entre dans la famille en 1804, quand le Baron du Mesnil, sous-préfet d’Autun, acquiert le Clos des Ducs, une propriété située à «Vollenay» en Côte d’Or, au cœur de la Côte de Beaune. Autour du Clos des Ducs, la propriété rassemblait des parcelles de vignes qui, au 12ème siècle, s’intégraient dans le célèbre vignoble des Ducs de Bourgogne (Taillepieds, Caillerets et Champans). L’acte de vente précise qu’un très vieux noyer orne la cour d’honneur du domaine. Le très vieux noyer d’alors est encore debout aujourd’hui. On aimerait bien qu’il nous raconte tout ce qu’il a vu.
Dans la deuxième moitié du 19ème siècle, le domaine du Clos des Ducs est la propriété d’Eugène du Mesnil, petit-fils du Baron du Mesnil acquéreur du domaine, et oncle et parrain de Sem, Marquis d’Angerville, qui est le grand-père de l’actuel propriétaire.
Sem, Marquis d’Angerville, entreprend le réencépagement du domaine en 1906
A sa mort en 1888, Eugène du Mesnil, sans héritiers directs, lègue le Clos des Ducs à son neveu et filleul, Sem, Marquis d’Angerville, alors âgé de 15 ans. Sem d’Angerville en prendra possession seulement une vingtaine d’années plus tard, après la crise phylloxérique qui ravagea le vignoble à la fin du 19ème siècle. Ancien élève de l’Ecole des Beaux-Arts à Paris, rien ne le prédisposait à la viticulture, mais il est immédiatement conquis par la région, la propriété, le vin et la vigne. Il se consacre à partir de 1906 à la remise en état de ce vignoble historique et à son ré-encépagement en plants fins de pinot noir.
Ardent défenseur du « vin authentique », le Marquis d’Angerville s’oppose rapidement à certains négociants de Beaune, dont les pratiques de l’époque n’étaient pas aussi irréprochables qu’aujourd’hui. Il défend ardemment cette cause devant les tribunaux. Il est alors contraint de chercher d’autres débouchés pour ses vins, car le négoce beaunois ne lui achète plus sa récolte. Il sera ainsi l’un des premiers, par nécessité, à mettre sa production en bouteilles à la propriété et à vendre directement le fruit de son travail. Il développe dès cette époque un courant d’affaires avec les Etats-Unis. Sa recherche constante de qualité et d’authenticité le pousse naturellement à participer comme membre fondateur, notamment aux côtés du Baron Leroy, à la création de l’Institut National des Appellations d’Origine, l’INAO.
Quelques années plus tard, en 1935, il est chargé par ses pairs, avec Henri Gouges, d’écrire la hiérarchie des crus et climats bourguignons. Les deux hommes partagent les mêmes valeurs et s’acquittent de leur mission avec une grande honnêteté et une éthique irréprochable. Leur classement est, à de rares et marginales exceptions près encore en vigueur aujourd’hui. Il n’est pas parfait, mais
A la mort de Sem d’Angerville en 1952, son fils Jacques reprend le Domaine.
Aussi passionné de qualité que son père, il construira la réputation du Domaine, inlassable ambassadeur du village de Volnay et de ses propres vins. Très impliqué dans les instances professionnelles bourguignonnes, Jacques d’Angerville est nommé à la présidence du Comité Interprofessionnel des Vins de Bourgogne (organisme prédécesseur du B.I.V.B.) entre 1979 et 1981, puis de nouveau entre 1983 et 1985. Il participe à la création de l’Institut Universitaire de la Vigne et du Vin à Dijon, dont il est le premier Président (1993). Accueilli à l’Académie du Vin de France dans les années 60, il en sera le Président de 1982 à 1987, puis Président d’Honneur. Jacques d’Angerville fut également membre fondateur de l’Académie Internationale du Vin.
En juillet 2003, Guillaume d’Angerville reprend le domaine laissé par son père après une vie entière dédiée à la Bourgogne et aux grands vins de Volnay.
Qualifié dans le guide Bettane & Desseauve de « producteur bourguignon majeur du vingtième siècle », Jacques d’Angerville aura vinifié 52 vendanges et largement contribué au grand essor de la Bourgogne depuis les années 60. Il a laissé derrière lui un domaine magnifiquement tenu, des vins de référence et une véritable philosophie des grands vins de Bourgogne.
A sa disparition, la famille d’Angerville a voulu préserver l’intégrité du Domaine. Ainsi Guillaume d’Angerville a repris le Domaine en 2003, dans la ligne tracée par son père et son grand-père. Il est épaulé par son beau-frère, Renaud de Villette, ingénieur agronome, qui a travaillé aux cotés de Jacques d’Angerville pendant quinze ans. Le Domaine reste ainsi familial, et le savoir-faire des générations disparues se transmet dans la continuité.
Guillaume d’Angerville dirige le Domaine Marquis d’Angerville en préservant les valeurs essentielles qui lui ont été transmises par ses prédécesseurs : rigueur, respect devant les grands terroirs, humilité face aux surprises que la nature réserve, millésime après millésime.
Ces valeurs se traduisent au quotidien par une grande rigueur dans la conduite des travaux de la vigne et dans la maîtrise d’une vinification respectueuse du terroir. La première étape, indispensable pour élaborer un grand vin, est de soigner son vignoble. C’est pourquoi le Domaine souhaite pouvoir contrôler les travaux de la vigne avec sa propre équipe, qui connaît le vignoble et adhère à sa philosophie. Ainsi, tous les vins du Domaine sont exclusivement issus des vignes et des caves du Domaine Marquis d’Angerville.
L’équipe a été fortement renforcée et renouvellée depuis 2003. François Duvivier est désormais régisseur, responsable de la viticulture et de l’élevage des vins. François est diplomé en œnologie de l’université de Dijon. Il a rejoint le domaine en 2005 avec comme premier objectif la conversion du domaine à la bio-dynamie. Il bénéficie de la longue expérience de Renaud de Villette, ingénieur agronome, qui connaît chaque parcelle du domaine, et qui maîtrise parfaitement tous les aspects liés à la plante.
Claudie Angelone, Directrice Administrative, supervise depuis plus de 12 ans et avec une grande efficacité tous les aspects liés aux relations avec nos clients : commandes ; enlèvements ; facturations… ainsi que l’administration générale du domaine. Sans elle, le vin resterait dans nos caves !
Jacky, le doyen des vignerons, a pris une retraite bien méritée après plus de 40 ans de maison. Antoine est notre émérite tractoriste. Julie et David nous ont rejoint récemment et avec Maryse sont vignerons et cavistes, et Didier, Florence et Aline sont tâcherons. Ensemble, ils forment l’équipe qui soigne le vignoble et les vins avec beaucoup de rigueur et d’enthousiasme.